ICARE FOR EVER
Photographie contre collée sur aluminium
Châssis en bois - 180 x 105 cm - 2014
Châssis en bois - 180 x 105 cm - 2014
Photographie du reflet du soleil couchant dans les fenêtres d’un immeuble.
Près du foyer pour jeunes travailleurs Les Oiseaux, Besançon.
Près du foyer pour jeunes travailleurs Les Oiseaux, Besançon.
Vues d'exposition - DU LUXE?
L'Aspirateur, Narbonne - 2015
Artistes :
Arthur Babel, François Bénard, Moumen Bouchala, Cyril Bourdois, Bonnie Colin, Gérard Collin-Thiébault, Gérald Colomb, Jérôme Conscience, Alexandre Domini, Ziane Forest, Julien Garnier, Kendell Geers, Alexandre Gilibert, Charlotte Guinot-Bacot, Rodolphe Huguet, Jerc, Thomas Perrin, Philippe Pétremant, Gilles Picouet,
Pauline Repussard, Romuald et PJ, Luce de Tétis, Jérôme Vaspard, Christophe Vaubourg.
Arthur Babel, François Bénard, Moumen Bouchala, Cyril Bourdois, Bonnie Colin, Gérard Collin-Thiébault, Gérald Colomb, Jérôme Conscience, Alexandre Domini, Ziane Forest, Julien Garnier, Kendell Geers, Alexandre Gilibert, Charlotte Guinot-Bacot, Rodolphe Huguet, Jerc, Thomas Perrin, Philippe Pétremant, Gilles Picouet,
Pauline Repussard, Romuald et PJ, Luce de Tétis, Jérôme Vaspard, Christophe Vaubourg.
"L’ art est-il du luxe?
De la figure historique des grands mécènes jusqu’aux vicissitudes
du marché de l’art, il semble que l’art, et singulièrement l’art contemporain, ait affaire à ces questions du luxe,
du moins dans son acception première d’outil de distinction sociale. Éléments visuels clinquants ou élégants. Parures, vêtements ou yachts, l’exposition ne pouvait manquer de présenter en son sein des représentations de ces représentations, elles-mêmes souvent construites avec le concours d’artistes ou de designers. Bien sûr cette résonance ne saurait se concevoir sans dimension critique, ciblée socialement, face à ces usages « distingués » .
Aussi, est-ce souvent le questionnement politique qui, dans une telle exposition, tend à se développer autour d’œuvres qui, par exemple, soulignent le caractère dangereux de la peur de perdre son bien. Peur qui fait vivre en prison celui qui craint le vol. D’autres figurent le dérisoire de l’attrait des marques qui finissent par rendre acéphale le sujet qui les portent comme les antiques hommes sandwichs.
Mais le luxe évoque aussi le droit de chacun à s’octroyer, le temps de l’exposition, le temps de s’arrêter pour découvrir quelque chose que l’on n’attend pas, que personne, par campagne publicitaire interposée, nous a imposé comme indispensable à notre bonheur. «Du luxe?» pourrait donc être en pleine crise, une revendication comme celle de penser ou d’aimer.
Le luxe comme prise de décision dans une vie trop souvent subie, qui choisit de s’arrêter un moment pour voir, et non plus regarder, ainsi que nous l’a appris Socrate ou... Castaneda.
L’exposition se présente donc comme un étalage assumé d’œuvres disparates qui semblent simplement se proposer à la vue du spectateur, comme les bijoux le sont à celle des passants dans certaines vitrines joaillières. Pourtant, à y regarder de plus près, les œuvres s’appellent et se répondent parfois, se regroupent d’évidence autour d’un même thème, comprenez autour d’une même manière d’ envisager la problématique . L’art peut s’affirmer comme le moyen de saisir la beauté, en vivant dans un foulard signé ou orné de bijoux-talismans. Comme en un petit paradis
préservé. Mais l’art peut aussi se faire dénonciation d’une société à l’idéal de coffre-fort. Ici, des œuvres qui jouent des objets presque rituels du monde du luxe que sont les marques, les voitures, les bateaux ou les villas d’architecte ; là, des œuvres qui semblent appeler notre regard à
saisir le surgissement du beau au milieu d’un champ de gravats.
«Du luxe?» ne se propose donc pas, à proprement parler, de répondre définitivement à la question posée, mais bien de la saisir comme problème, c’est à dire d’en délimiter les tensions, d’en saisir les paradoxes ou les contradictions. Ainsi, il s’agit pour nous de proposer une flânerie, une découverte d’œuvres parfois sages, parfois sauvages, mais aussi d’oser faire naître dans la déambulation anodine, le sentiment une fois la visite effectuée, que l’on en sait un peu plus sur cette interrogation que l’on a, grâce aux œuvres et à elles seulement, approfondi notre approche du phénomène et sans doute aussi quelque peu aiguisé notre regard.
L’ ambition de notre trio est là tout entière, vous proposer de jouir de ce luxe qui consiste à sauver enfin du temps pour soi enfin de mieux voir les choses, de les appréhender sans a priori ni jugement trop hâtif, à l’approche toujours forcément approximative. S’accorder du temps et le droit d’embrasser, ne serait-ce que la durée d’un regard, des œuvres à la naïveté presque enfantine ou des créations au discours social acéré c’est se dire que dans pareil endroit l’on a été bien «aspiré» de venir..."
Commissariat : Laurent Devèze, Jérôme Vaspard et Julien Cadoret